Episode 12 : Mon expérience à l’école en France

 

Dans ce nouvel épisode je partage avec vous mon expérience personnelle en tant qu'écolière à l'école en France. Je t'explique comment marche l'école en France et les défis que j'y ai rencontré. J'espère que tu aimeras cet épisode et tu peux aussi partager avec moi ton expérience à l'école dans ton pays.

 
 

Bonjour à tous et bienvenue dans Je parle français, le podcast 100% en français pour les apprenants de niveau intermédiaire. Si vous aimez la langue française et que vous êtes entrepreneur, chef d'entreprise, artiste, investisseur ou simplement curieux, vous êtes au bon endroit. Ici, on papote, on parle de sujets passionnants comme productivité, religion, philosophie, communication, politique et plein d'autres encore. Je suis Léa, votre hôte, et je suis ravie de vous accompagner tout au long de votre apprentissage du français. Comme ce podcast est pour les élèves intermédiaires, je vais parler un peu plus lentement que d'habitude histoire que tout le monde suive bien. Et retrouvez toutes les transcriptions de nos épisodes sur mon site web jeparlefrançais.com. Alors, prêt à écouter? Installe-toi confortablement avec un bon café ou un verre de vin et laisse-toi charmer par cette belle voix française. C'est parti! Aujourd'hui, je vais vous raconter mon expérience à l'école en France. En premier, je vais vous expliquer comment marche l'école en France et quels sont les noms des différents niveaux, des différentes classes. Donc, les premières classes, c'est la maternelle. En France, à partir de trois ans, tu dois aller à l'école. Les premières classes de l'école s'appellent la maternelle. La première classe de maternelle s'appelle la petite section, puis la deuxième section, et enfin la troisième section. Après ces trois années de maternelle, nous rentrons en primaire, école primaire. Donc tu dois avoir environ six ans, et là les noms sont un peu compliqués. La première classe de primaire s'appelle le CP, littéralement les deux lettres capitales, C-P, qui, je viens juste d'apprendre, veut dire cours préparatoires. Puis, après le CP, il y a le CE1 et le CE2 qui veulent dire cours élémentaires première et deuxième année. Et enfin, les dernières classes du primaire sont le CM1 et le CM2 qui signifient cours moyens première et deuxième année. Ok, après tout ça, nous rentrons au collège, qui n'est pas l'université comme “college” en anglais. Non, le collège, c'est quand tu as environ 10 ans et tu rentres chez les grands, comme disent les adultes. Au collège, il y a 4 niveaux que nous comptons à reculons en commençant par la 6ème, puis la 5ème, la 4ème et la 3ème. Donc en troisième, tu as environ 14-15 ans. Et enfin, la fin de la torture, ou le début, ça dépend comment on le voit, c'est le lycée, où là, nous comptons trois classes, Seconde, Premières et Terminales. À la fin de la terminale, qui est la dernière année d'école obligatoire, nous passons un examen très connu et redouté, le baccalauréat, ou encore appelé le bac, B A C. Et évidemment tu dois avoir ton bac pour commencer tes études universitaires ou même postuler pour un travail. Alors j'ai décidé de vous parler de l'école aujourd'hui car j'ai besoin d'exprimer haut et fort que je déteste l'école et le système éducatif. Et j'ai besoin de me plaindre, c'est-à-dire que j'ai besoin d'exprimer toute la négativité que j'ai en moi par rapport à l'école. Ah oui, aussi je suis une personne assez dramatique et j'exagère un peu les choses, ça c'est bon de le dire. En France, quand quelqu'un exagère, on dit que cette personne vient de Marseille, la ville de Marseille, car les Marseillais ont tendance à exagérer et dramatiser les situations. Et pourtant, non, je ne suis pas de Marseille, mais ma mère par contre… oui.

Alors, je vais vous raconter ma vie et mon parcours en tant qu'écolière, c'est-à-dire qu'étudiante, en France. Je dirais que quand j'étais toute toute petite, j'adorais l'école et j'étais même une petite fille très attentive, sérieuse, créative et douée. Pas turbulente, très sage quoi, une enfant, parfaite. La maternelle, je me souviens, c'était génial. La journée de travail commençait par un petit déjeuner avec du chocolat chaud et des chocolatines que l'on appelle aussi « pain au chocolat » dans le nord de la France. T'imagines toi, si ta première tâche de travail quand tu arrives au bureau et de te mettre à table pour un petit déj' avec ton boss et tes collègues? Plutôt cool, non? Puis ensuite, les activités continuées avec coloriage, collage, activités artistiques et sieste, évidemment très important. Bref, après l'école primaire, c'était chill. Ma soeur et moi, nous avons toujours été dans des écoles privées. Donc en France, tu peux choisir, ou plutôt tes parents choisissent, de t'inscrire en écoles publiques qui sont gratuites ou en écoles privées qui sont payantes. L'école en France est laïque, c'est-à-dire qu'elle respecte toutes les croyances et l'égalité de tous les citoyens devant la loi, sans distinction de religion. Bon, même si à l'école privée, il y a souvent du catéchisme ou même une église à l'intérieur et des vierges partout. Donc laïque, laïque, on en reparle. Ça c'est vraiment pour les écoles privées. Je ne suis jamais allée en école publique donc je ne sais pas. Donc pour le primaire, je suis allée dans deux écoles différentes car nous déménagions souvent de maison donc nous avons aussi changé d'école. Je dirais que j'avais de très bons résultats les dernières années de primaire. J'étais très bonne en mathématiques, j'adorais la géométrie et les calculs, et je voulais à cette époque devenir police scientifique. On regardait beaucoup "Les experts Miami et Manhattan à la maison, c'est cette série de police scientifique, et je pense que ça a dû beaucoup m'influencer à ce moment-là. Par contre, dur à croire, mais c'est vrai, j'étais nulle en français. J'avais toujours zéro en dictée et à toutes les évaluations de grammaire. Tu vois? Et pourtant, je parle super bien français, non? Puis, tout a basculé quand je suis arrivée au collège et tous mes rêves de police scientifiques à Miami se sont évaporés. J'ai commencé à faire de la chimie avec un professeur horrible, super méchant, et rabaissant, vieux et super fermé d’esprit, et je pense même que en fait, ils détestaient les enfants. Et j'avais aussi une prof de mathématiques qui faisait super peur. Franchement, je ne comprends vraiment pas des fois pourquoi on autorise des personnes avec très peu d'empathie et qui ne sont pas très patients avec les enfants, être professeurs d'école. J'avais 10 ans et c'était fini. D'un coup, toutes mes capacités en mathématiques se sont volatilisées, disparues. J'avais peur d'aller en cours et de me faire engueuler devant toute la classe et je suis devenue super nulle en matières scientifiques. Une chose qui je viens d'apprendre est spécifique de la France et que nous sommes le pays d'Europe avec le plus d'élèves par classe. Nous sommes environ 35 à 40 élèves par classe. Donc en vrai je comprends que les profs deviennent impatients, oui. Mais aussi quand tu te fais engueuler, gronder devant 35 autres camarades de classe, t'as vraiment la honte. Un autre point est que nous avions, je pense, trop de matière à l'école. Entre anglais, histoire, géographie, éducation physique, français, mathématiques, physique, chimie, science de la terre et une deuxième langue en troisième. Les journées étaient très longues. Nous commencions l'école vers 7h45 et nous finissions vers 16 heures ou 17 heures ou même 18 heures pour ceux qui avaient des options comme latin ou occitan qui est la langue de ma région, Occitanie. Donc dans la journée nous avions environ 6 voire 7 matières différentes. Et le fait d'avoir autant de matières, nous devions emporter dans nos sacs à dos ou cartables autant voir le double de cahiers et de livres. Et ça c'est une chose que je veux un peu dénoncer de l'école et que nous avons beaucoup trop de poids dans les cartables et je pense que c'est hyper mauvais pour la croissance des enfants et leur dos de porter chaque jour une dizaine de gros cahiers et de livres dans les sacs. Ok, nous avions des casiers mais ça ne changeait pas vraiment. Chaque professeur se fichait de savoir si nous avions 10 autres matières derrière et nous demandait de toujours apporter beaucoup d'affaires. Personnellement, j'étais super petite et bon, je le suis toujours et je ressemblais vraiment à une tortue à l'école. Mon sac était plus gros que moi. Et maintenant, j'en rigole. Même ma sœur se fout de moi, mais j'avais vraiment honte et aussi j'avais super mal au dos. En troisième, il y a une chose que nous devons faire à l'école, c'est de choisir un stage en entreprise. Ça fait partie de la note finale et c'est pour orienter les élèves sur leur parcours professionnel et qu'ils aient une idée plus réaliste du monde du travail. Et là j'ai décidé que bon, je ne voulais plus être chimiste mais danseuse. J'ai commencé la danse à mes 4 ans et je ne savais pas que cela pouvait être un travail, un métier. Puis j'en ai parlé à mes professeurs de danse et j'ai réalisé que j'étais très douée et que c'est possible de travailler comme danseuse. Donc, j'ai fait mon stage dans mon école de danse. C'était super cool. Je faisais tous les cours de danse pendant une semaine et j'ai dit oui, c'est ce que je veux faire. Mais mon professeur d'Espagnol qui était aussi mon professeur général, “Professeur général”, c'est-à-dire que tu as un professeur par classe qui s'occupe des choses plus extérieures aux matières comme les réunions parents-professeurs ou les stages en entreprise. Donc mon professeur général n'était pas d'accord avec moi et m'a dit devant toute la classe que danser c'est pas un métier. Petit message pour les professeurs d'école, informez-vous avant de casser les rêves des élèves. Dans la vie il n'y a pas que docteur, avocat et ingénieur. Puis après tout ça, nous rentrons au lycée. Alors en France, quand tu rentres au lycée, on te demande de choisir entre lycée général, qui est la voie la plus commune, disons, et que la majorité des élèves choisissent. Et là tu dois choisir entre partir en S, qui est la voie scientifique, en L, qui est la voie littéraire, ou en ES, qui est la voie économique et sociale. Ou alors tu peux aussi choisir de partir en bac professionnel et de te former dans un secteur professionnel directement. C'est pour les gens qui souhaitent être commerçants par exemple, ou coiffeurs, vendeurs, etc. Comme j'étais redevenue super bonne en mathématiques et en physique parce que ma dernière année de collège, j'avais eu la chance d'avoir de super professeurs, les professeurs m'ont dit « Léa, tu devrais aller en S parce que tu es bonne en sciences ». J'avoue que j'étais super perdue parce que moi je voulais seulement danser, mais je n'avais pas d'option. La seule chose que je voulais était de finir l'école très vite. Bref, donc je pars en bac scientifique et c'est le début du cauchemar. J'ai retrouvé les professeurs que je n'aimais pas de quand je suis rentrée au collège et d'un coup j'ai re-perdu toutes mes bonnes notes en sciences, mathématiques, chimie, etc. C'était horrible et on avait beaucoup beaucoup de devoirs, beaucoup d'heures chaque jour. C'était vraiment épuisant. Les dernières années de lycée, mes parents, pour m'aider, m'avaient pris un professeur particulier de mathématiques où j'allais chaque samedi matin. Il faut savoir que le lycée où j'allais était le lycée de la ville réputé pour les sciences. Il y avait, en terminale, 6 ou 7 classes de scientifiques et seulement une classe en économie et seulement sept élèves, sept ou huit élèves en littérature. Donc il y avait un peu cet esprit d'élite que si tu es en sciences, tu es meilleur que les autres. Donc les élèves en sciences qui sont un peu arrivés là par hasard, par chance comme moi, et qui n'arrivaient pas à suivre le programme, c'était mentalement très difficile. Le programme était très rapide avec beaucoup beaucoup de sujets différents pour l'examen final et on pouvait avoir par exemple deux heures de science, deux heures de chimie, deux heures de mathématiques par jour et quand tu ne comprends absolument rien et que les sujets et les examens s'accumulent, tu en perds la tête. Donc ma dernière année je suis un peu rentrée en dépression pendant les vacances de Noël quand j'ai vu que je n'allais pas y arriver. Il restait quelques mois avant l'examen final du bac, qui me permettrait de quitter définitivement l'école et je voyais que je n'allais pas l'obtenir. J'avais beaucoup de stress et mes notes étaient vraiment trop basses en sciences. Et c'était évidemment mes matières prioritaires qui comptaient le plus sur mon bulletin. Le bulletin c'est la fiche finale avec toutes les notes. Je ne supportais plus l'école ni la manière dont les professeurs abordaient chaque matière et je me sentais vraiment délaissée par mes professeurs. Je me souviens d'une chose que je trouve maintenant très stupide et qui me donnait mal au ventre d'aller à l'école. En cours, moi et une autre amie, nous étions les dernières de la classe en mathématiques et le professeur a eu une bonne ou mauvaise idée de, à chaque cours, nous mettre toutes les deux en compétition. Chaque cours pendant peut-être un mois, nous devions passer au tableau, c'est-à-dire se lever et se présenter en face de toute la classe et il nous poser des problèmes mathématiques. Et nous devions résoudre le problème devant toute la classe pour gagner des points sur nos notes. Donc avec mon amie, nous nous appelions presque tous les soirs en stress d'aller en cours le lendemain. Imagine-toi passer devant 35 personnes au tableau avec une de tes meilleures amies pour essayer de la battre, pour gagner des points sur tes notes et en plus, tu ne comprends rien sous le regard de tes amis, de tes camarades et du regard du professeur. Donc, ouais, je suis rentrée en petite dépression vers Noël. À ce moment-là, je venais de passer une audition de danse pour une école professionnelle et j'avais été prise, mais il demandait absolument l'obtention du baccalauréat et je voyais mon rêve de rentrer dans cette école, m'échapper pour des mathématiques qui ne servent en plus à rien pour danser. Donc c'est vrai, j'ai abandonné, je restais toutes les vacances de Noël dans ma chambre, dans le noir, à rien étudier alors que j'avais un examen blanc à la rentrée. Un examen blanc, c'est une simulation de l'examen final pour nous entraîner. Donc mes parents, à ce moment-là, ont commencé à s'inquiéter et ils ont demandé de l'aide à mon professeur particulier de mathématiques, vous vous souvenez, celui que je voyais chaque samedi matin, et ensemble ils m'ont fait changer d'école. Donc en plein milieu scolaire et avec un examen final dans 6 mois, j'ai changé d'école. Et je pense sincèrement que si je n'avais pas changé, je n'aurais jamais obtenu mon baccalauréat et j'aurais redoublé. Redoubler, ça veut dire refaire une année. C'était très dur, surtout que cette école avait pris le programme à l'envers de mon ancienne école, donc il y a beaucoup de sujets que j'ai dû apprendre toute seule. Mais grâce à Dieu, les professeurs de cette nouvelle école étaient super sympathiques, sans stress pour les élèves, ils étaient super patients à l'écoute, et aussi l'école était beaucoup plus petite à échelle humaine et ça se sentait. Et je suis très fière de dire que j'ai obtenu mon bac avec mention, c'est-à-dire avec de très bonnes notes, et je suis rentrée dans la formation professionnelle de danse à Toulouse.

Un périple, beaucoup de larmes, mais j'y suis arrivée. Ça c'est mon expérience à l'école en France, et je sais que je ne suis pas la seule à avoir expérimenté tous ces hauts et bas, humiliation, stress, sensations d'insécurité et peu d'aide ou de réconfort des professeurs et de l'école en général. Ok, ne vous méprenez pas, je veux dire que je suis très reconnaissante d'avoir grandi dans un pays où l'école est obligatoire pour filles et garçons et où tout le monde peut étudier et choisir son chemin professionnel. Mais je dénonce aussi le fait que la manière d'enseigner et d'éduquer est souvent trop dure et impersonnelle et qui rend les élèves dépressifs, très stressés et aussi injustes les uns envers les autres, voire méchants, et les professeurs trop autoritaires et bornés.

Donc voilà, c'est tout pour cet épisode de “Je parle français” à propos de l'école. J'espère que cet épisode t'a plu. Si tu veux aussi partager ton expérience à l'école dans ton pays, tu peux l'ajouter en commentaire de cet épisode. N'oublie pas aussi de consulter les transcriptions sur jeparlefrançais.com et de revenir pour ton prochain épisode. Si tu cherches à aller plus loin, n'hésite pas à me contacter pour les cours de français que je propose en ligne et complémenter ton apprentissage. Toutes les informations sont sur mon site web jeparlefrancais.com. Alors à très bientôt et merci de ton écoute. Ciao ciao!

 
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